Aujourd’hui, j’ouvre un débat. En tant que femme, est-on plus en sécurité à Istanbul ou à Paris ?
Le principe est de faire un comparatif entre deux métropoles importantes dans le monde, et pour lesquelles beaucoup de préjugés existent déjà dans l’esprit collectif.
En effet, quand on dit Paris, on pense à la ville de l’amour et de la romance, le vin, les terrasses sur les toits de Paris et la Tour Eiffel. Or quand on dit Istanbul, on pense également à de belles choses comme le quartier historique, le magnifique Bosphore et la bonne nourriture cependant, j’ai remarqué via les questions qu’on me pose sur les réseaux sociaux qu’il existe une crainte et des préjugés. Le pays appartenant à un pays musulman, on y associe des préjugés patricharchales ou machistes et on pense automatiquement que le lieu est dangereux et moins sécurisé pour des femmes. Je ne dis pas que ces choses sont fausses mais j’ai envie de lever le mythe et de vous dire ce qu’il en ait pour moi.
En tant que femme ayant vécu un certain nombre d’années dans les deux villes, j’ai voulu donner mon avis que voici :
N’hésitez pas à participer au début et à me donner votre point de vue !
4 commentaires
J ai eu beaucoup de problèmes avec des livreurs à domicile et des techniciens qui intervenaient chez moi et je vis seule. Des taxis ou officiers de l immigration ont harcelé au téléphone des femmes étrangères dont ils ont récupéré le n. de téléphone etc…les turcs en Turquie savent qu’ils ne doivent pas harceler les femmes turques mais ils harcèlent les femmes étrangères notamment à Istanbul. Même à kadikoy
je suis entièrement d’accord avec vous pour dire que Paris est une ville devenue dangereuse la nuit. La nuit à Istanbul là où je sors seule j’ai été abordée par des hommes turcs qui voulaient mon téléphone mais je vais dans des lieux où je suis protégée par des jeunes hommes turcs…je crois que c’est dans le monde entier que les femmes sont embêtés voire harcelées
Je suis à Istanbul pour la première fois depuis 1 mois et demi, et globalement je te rejoins dans le message du tu donnes. Moi je suis brune aux yeux bleus donc on se doute plus facilement que je suis étrangère, et c’est vrai qu’au début je me sentais sur la défensive parce que c’est étonnant de voir autant de mecs dans les rues. De manière générale, dans le centre d’Istanbul vers Taksim et Beyoglu les mecs se parlent entre eux dans les rues un peu toute le journée. Mais en fait je me suis rendue compte que, même si évidemment je sais et je sens qu’ils me regardent, généralement ça m’oppresse beaucoup moins qu’en France, et c’est un peu plus subtil et respectueux dans le sens que je le prends comme de la curiosité plutôt que “oh un morceau de viande”. Effectivement j’en ai eu 2 qui ont tenté leur coup en prenant mon numéro, mais sans aller droit au but, et moi je leur ai pas donné suite donc ça s’est arrêté là je me suis pas fais harcelée. Par contre en France c’est clair que pareil que toi, je me sens oppressée et plus en danger paradoxalement alors qu’ici je croise plus de mecs toute la journée. Et aussi les mecs français n’ont aucun scrupule à te mettre mal à l’aise, te manquer de respect et t’humilier pour certains. Est ce que t’es toujours en France ou tu es revenue sur Istanbul ? Je viens de découvrir ton blog, très pratique et drôle 🙂
Merci beaucoup Pelin, je suis avec intérêt les sujets dont tu traites.
C’est vrai que les rapports aux femmes sont différents dans les deux pays. Il y a une perversion non avouée en France, et en Belgique où je vis aujourd’hui. En revanche, en Turquie ayant l’air occidental, européen, et moins turc (quand bien même), je me sens comme de la viande. Je me sens relativement tranquille dans les grandes villes comme Ankara et Antalya mais je n’ai pas été à l’abri du harcèlement et de gestes déplacés de la part d’hommes, à Ankara notamment. Dans les villes touristiques, de nombreux hommes viennent travailler dans l’espoir de côtoyer une touriste, voire de l’épouser. J’ai passé quelques mois dans des villes touristiques du Sud, seule en 2019, et des hommes ont eu des gestes et attitudes déplacés, voire scandaleux envers moi. J’ai même eu droit aux commentaires d’hommes et de leurs obsessions sexuelles comme si ils imaginaient que les occidentaux “baisaient” à chaque coin de rue (je ne sais pas pourquoi, c’est cette image qui est venue à mon esprit sans doute en raison de l’hypersexualité des hommes turcs). Dès qu’un homme turc me dit qu’il est célibataire, je pars en courant. A un arrêt de bus, des hommes s’arrêtaient, en particulier à Antalya, et attendaient que je monte dans leur voiture comme si j’étais une prostituée. J’étais tellement choquée que j’en ai parlé avec de nombreuses femmes de ma famille turque. J’avais même interdiction de rentrer seule à pied le vendredi soir dans le quartier traditionnellement safe de Gaziosmanpaşa à Ankara. Après réflexion, statistiquement, ces hommes turcs sont une minorité, mais une minorité agressive, visible. Aussi je ne traîne pas dans une rue seule dans une ville touristique hors saison touristique. Ces hommes, faussement bienveillants, abordent tout de suite et veulent tout tout de suite, c’est le signal qu’il ne faut pas s’attarder. Il y a des hommes bienveillants naturellement. Je ne savais encore pas l’année dernière qu’une femme parlant seule à un homme turc prête à interprétation dans les zones touristiques et dans les villages, campagnes, etc. Dans les grandes villes c’est un peu différent.
Finalement, les tabous, notamment le sexe, les relations entre genres (voir comment est traité l’amour dans les séries, les dizzi) et le conservatisme affectent négativement les esprits à mon ais; j’aime qu’en France et en Belgique on puisse parler librement entre hommes et femmes même s’il y a encore de nombreux tabous. Je peux tout à fait m’entendre mieux avec un homme qu’avec une femme. En Turquie, une ouverture entre genres pour mieux se connaître serait bienvenue et décontracterait les esprits. J’ai le sentiment que pas mal de gens, de femmes, et d’hommes, souffrent de la prééminence des hommes dans la société, même dans une famille libérale comme la mienne. C’est peut-être en train de changer dans les plus jeunes générations. Alanya m’a frappée positivement à ce titre en raison de la mixité, dans les restaurants par exemple où il y avait ds serveurs et des serveuses. C’est comme la mixité change une atmosphère.